mercredi 21 septembre 2011

HISTORIQUE DE LA COMMUNE DE NDOFFANE LAGHEM par BOUBA

L’histoire de la commune de Ndoffane a toujours suscité beaucoup de débats et de controverses du fait de la diversité des sources (dates surtout) liée à une volonté d’appropriation de la paternité du village entre les Faye fondateurs, les Thiaw missionnaires et les descendants de Bamol Diabou Sow transhumants. Mais des recherches effectuées, à travers certains documents relatifs à l’histoire de Ndoffane, auprès de certains notables comme Mamadou Faye, Djim Bitèye… et ceux des villages de Gama Ndimb dans le département de Mbirkilane et de Ndiongolor lieu d’origine du fondateur, ont permis de réaliser ce document avec la plus grande objectivité pour essayer de reconstituer les pages de l’histoire de notre chère commune. A travers ces études, le village de Ndoffane serait fondé vers 1802 par Koly Faye.
En effet, le site de Ndoffane fut à l’origine une immense forêt drue peuplée de beaucoup d’animaux sauvages des hyènes, des éléphants, des buffles, des girafes, des antilopes, etc. Il était délimité par les marigots de Mbelforou au Sud-Ouest, de Sadioga à l’Ouest et de Mbassabou à l’Est. Ainsi, il était souvent parcouru par des chasseurs notamment Koly Faye par ailleurs connu aussi sous le pseudonyme de Koldadé nom qui signifierait en peulh Koly triomphe. Ce dernier venait constamment dans le site pour chasser des gibiers en saison sèche qu’il transportait à Ndiongolor son village d’origine à l’approche de l’hivernage. Mais il s’installait pour la plupart dans le village Pone-Pone auprès de Sadio Woury Sow. Il est un descendant du roi Salmone Faye. Ainsi quand leur lignée royale fut renversée dans le Sine par les Diouf, Koly prit le chemin de l’exil qui le reconduit vers 1802 dans ce site qu’il connaissait bien après avoir eu l’aval du Bour Saloum Ballé Ndoungou Ndao. Il y aménagea ainsi un habitat, dans la maison qui fait face aujourd’hui à la porte Sud de l’hôpital de la commune, s’implanta avec son bétail et s’adonna à des activités d’élevage et d’agriculture. Pour rendre populaire l’occupation effective du site, il organisa une grande fête pour inaugurer le village. A cet effet, il tua trois buffles dans la forêt, acheta beaucoup de bière en Gambie, cailla une quantité importante de lait et convia tous les villages environnants. Le festin fut tellement réussi qu’au soir de la fête Parombir Ngom, un griot venu du village de Sellick aurait prononçait le terme « arofa » qui signifierait en sérère c’est agréable ou animée. Et puisque le toponyme Ndoffane existait déjà dans le Sine ce terme va lui aussi dériver sur le même nom Ndoffane familièrement appelé Ndoffane Laghem pour le spécifier des autres Ndoffane très nombreux d’ailleurs dans le pays. Cette appellation se confirma ultérieurement lorsque Poya Ndiaye la femme de Parombir Ngom, un des invités, inventa une chanson en ces termes en sérère « Ya wélo binnana Koly Faye ô Ndoffane » qui veut dire littéralement nous adorons Ndoffane le village de Koly Faye. Peu de temps après son implantation, il fut rejoint par un transhumant peulh du nom de Bamol Diabou Sow venu du village de Gama Ndimb situé dans la nouvelle région de Kaffrine, qui dit-on était aussi souvent de passage dans la zone avec son bétail. Ils cohabitèrent ensemble parfaite harmonie. Ainsi, avant de partir Bamol Diabou affirma à Koly Faye qu’il avait rêvé d’une « foyré » grande lumière en peulh, d’une vache autochtone dans un milieu très aride et d’une autre vache étrangère dans un coin très luxuriant. Il ne tarda pas à faire savoir à Koly que ce rêve voulait dire que Ndoffane fera parti des premiers villages du terroir qui vont rayonnés mais aussi que le milieu serait plus favorable aux étrangers qu’aux autochtones. Ce qui fut avéré par le déroulement des évènements car aujourd’hui tout Ndoffanois peut s’en apercevoir. Il prédit lui également qu’il reviendra, un de ces jours, élire domicile à coté d’un arbre de « Dimb » (ordyla pinnata), situé à l’angle de la maison de Tamba Fall sur la Bourguiba qu’il avait lui-même pris le soin de ceinturer par des feuilles de rônier.
Pour sécuriser son bétail des attaques récurrentes des hyènes, il tua des gibiers qu’il vendit avec souvent des produits agricoles en Gambie pour se procurer d’armes. Seulement, Sadio Woury Sow qui le soupçonna de préparer une rébellion pour devenir le nouveau patron province du Laghem vassale de la couronne de Kahone décida d’en avertir le Bour Saloum Ballé Ndoungou Ndao. Ainsi, celui-ci envoya deux émissaires à Ndoffane en l’occurrence Sathioro et Diougou Thiaw pour surveiller l’activisme de Koly Faye et mater cette rébellion en germe dans le site. Mais, dès leur arrivée, ils écimèrent l’arbre que Bamol Diabou Sow avait enrôlé par des feuilles de rônier, laissant uniquement un tronc, sous prétexte de ne pas vouloir cohabiter avec un peulh. Ce qui fait que pendant un moment la localité fut appelée Ndoffane « Dioudé Douki » toponyme peulh qui veut dire Ndoffane souche (bouture) de Dimb. Pour écarter tous soupçons, Koly décida d’enterrer les armes dans un grand puits abandonné dénommé Ngasmag (grand puits en sérère) sis dans l’actuel quartier de Six-Routes exactement à l’emplacement de la maison de la famille Diassé dudit quartier. Etant plutôt obnubilé par la gestion de ces champs et de son bétail, il ne porta une attention particulière à la gestion administrative du village qui revint finalement à ces cousins qui s’en accaparèrent avec Sathioro Thiaw qui devint le premier chef. C’est ainsi que Ndoffane légitime à Koly Faye fondateur bascula dans les mains de la famille Thiaw.
Tout de même, Ndoffane fut partiellement abandonné en 1865 après la bataille de Pathé Badiane car en pourchassant les troupes françaises de Pinet Laprade et de Le Canard, Maba Diakhou Bâ s’attaqua aussi aux Ceddo et contraignit par la même occasion ceux du village à fuir vers la forêt. Ils y resteront jusque vers 1868 raison pour laquelle certains situent la fondation à cette date. Vu l’état de développement surtout des activités de commerce avec l’arrivée de beaucoup de Libano-syriens dans le village, il devint en 1932 une escale de traite arachidière et un pôle économique très important dans le dispositif colonial. Ainsi, Ndoffane fut pendant très longtemps le lieu de convergence de migrants venus à travers et la sous-région. Avec l’accession du pays à l’indépendance, il fut érigé en communauté rurale avec la réforme Valdiodio Ndiaye du 13 Janvier 1960 puis en arrondissement avec la réforme Jean Collin de Février 1972, instituée par la loi n°72-25 du 19 Avril de la même année, avant de devenir chef lieu de communauté rurale à partir de 1974. En 1996, la communalisation entreprise par le régime en place à travers la loi n°96-752 du 05 Septembre de la même année, il fut élevé au rang de commune de plein exercice avec Amadou Fall comme premier Maire. Cette jeune commune rurale compte aujourd’hui six quartiers : Thiérère, Léona, Six-routes, Diamaguène, Darou Salam Nord et Darou Salam Sud avec une banlieue composée de six villages qui lui sont rattachés Mbassabou, Pone-Pone, Keur Serigne Bakary, Malo-Malo, Keur Samba Ngouffa et Keur Dame Lèye.
Aujourd’hui, tous les fils de la commune doivent travailler d’arrache pied pour redorer le blason de notre cher patelin car c’était une localité de renom dans le passé. Le dynamisme de sa population surtout de son intelligentsia et de son nouveau magistrat Monsieur Samba Ndiaye doit être un atout de taille pour lui permettre de retrouver son luxe d’antant et triompher. C’est notre devoir à tous de ne ménager aucun effort pour le développement exclusif de notre cher NDOFFANE.

NDOFFANE EN AVANT LA JEUNESSE AU DEVANT

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